Dans de nombreux pays africains, l’apprentissage informel constitue la colonne vertébrale du développement des compétences professionnelles. Transmis au sein des communautés, forgé par l’expérience de terrain et adapté aux réalités locales, cet apprentissage façonne des générations entières de travailleurs qualifiés dans les secteurs artisanaux, agricoles, commerciaux et industriels.
Cependant, malgré son rôle fondamental dans la dynamique économique, l’apprentissage informel demeure souvent invisible aux yeux des systèmes éducatifs et des marchés formels du travail. L’absence de reconnaissance officielle limite l’accès à la formation continue, la mobilité professionnelle et l’intégration économique formelle.
Face à cet enjeu, la reconnaissance, validation et accréditation (RVA) des acquis issus de l’apprentissage informel s'impose aujourd'hui comme un levier stratégique incontournable pour favoriser l'inclusion, soutenir l'innovation, et renforcer la compétitivité des économies africaines.
L’Afrique est l’un des continents où l’apprentissage
informel est le plus développé. Selon l'Organisation Internationale du Travail
(OIT), plus de 80 % de la main-d’œuvre africaine acquiert ses compétences par
des voies informelles, bien souvent en dehors des circuits éducatifs
traditionnels.
Cet apprentissage s’effectue dans les ateliers d'artisans,
dans les exploitations agricoles familiales, au sein des marchés informels ou
encore à travers les réseaux communautaires. Il représente non seulement un
vecteur de transmission de savoir-faire traditionnels, mais aussi un formidable
laboratoire d'innovation locale.
Pourtant, faute de reconnaissance officielle, ces compétences restent souvent invisibles dans les parcours professionnels, limitant les perspectives d'évolution, l'accès au financement et la protection sociale. Reconnaître ces savoirs, c'est ouvrir la voie à un nouveau modèle d’économie inclusive, valorisant toutes les formes de connaissances et d’expériences.
3. Les systèmes de reconnaissance, validation et accréditation (RVA)
La RVA vise à établir des passerelles entre l’apprentissage
informel et les certifications officielles, en s’appuyant sur un processus
structuré :
- Identification
des compétences réelles détenues par l’individu à travers des entretiens,
des observations en situation réelle, ou des auto-évaluations
accompagnées.
- Validation
de ces compétences par des mises en situation professionnelles, des tests
pratiques ou des portfolios de réalisations.
- Accréditation
via l’attribution de certifications reconnues, modulaires ou globales,
permettant d’intégrer des parcours formels ou d’améliorer la mobilité
professionnelle.
Ces dispositifs sont soutenus par les cadres nationaux de certifications (CNC) et promus par les grandes organisations internationales telles que l’OIT, l’UNESCO ou l'Union africaine. Ils offrent aux travailleurs issus de l’économie informelle la possibilité de voir leurs compétences officiellement reconnues et valorisées sur le marché du travail formel.
De nombreuses initiatives émergent pour structurer la
reconnaissance de l’apprentissage informel en Afrique francophone.
L'atelier régional organisé à Cotonou en 2023 a marqué un
tournant en posant les bases d’une approche commune pour renforcer les systèmes
d’apprentissage dans l’économie informelle. Parmi les bonnes pratiques
identifiées :
- La
formation des maîtres artisans et formateurs informels pour assurer une
transmission qualitative des compétences,
- La
création de référentiels métiers adaptés aux réalités locales,
- L’intégration
progressive des certifications informelles dans les cadres nationaux de
qualification.
Au Nigeria, des centres de compétences communautaires
délivrent désormais des certifications modulaires reconnues, tandis qu’en
Tanzanie, les artisans peuvent accéder à des programmes de Validation des
Acquis de l’Expérience (VAE) leur permettant d’accéder à des marchés publics ou
à des opportunités de financement.
Ces exemples montrent qu’avec une volonté politique, un
engagement des acteurs locaux et une méthodologie rigoureuse, il est possible
de valoriser concrètement les compétences issues de l’économie informelle.
5. Défis et priorités pour renforcer la reconnaissance
des acquis informels
Malgré ces avancées prometteuses, plusieurs défis persistent
:
- La
formalisation des compétences tacites reste complexe, nécessitant des
outils d’évaluation innovants et adaptés aux réalités socioculturelles.
- La
diversité linguistique et culturelle impose des dispositifs flexibles
et inclusifs, capables de prendre en compte une variété de contextes.
- Le
déficit d’infrastructures (centres d’évaluation, accès numérique)
freine le déploiement à grande échelle des initiatives RVA.
En outre, la crédibilité des certifications dépend de leur
reconnaissance effective par les employeurs et les institutions publiques. Il
est donc crucial de travailler simultanément sur l’offre de certification et
sur la demande du marché du travail.
Les priorités stratégiques incluent :
- Le
développement de référentiels de compétences nationaux reconnus,
- La
création de hubs régionaux d'excellence en RVA,
- La
sensibilisation des acteurs économiques et sociaux à l'importance de la
reconnaissance des acquis.
L'intégration systématique de la RVA dans les politiques
publiques d'éducation, d'emploi et de développement économique est
indispensable pour ancrer durablement cette dynamique.
5 bis. Résumé contextualisé pour l’Afrique francophone
Dans les pays d’Afrique francophone, la reconnaissance des
apprentissages informels s’impose comme un levier stratégique majeur pour
accompagner les transitions économiques et sociales. Face à un marché du
travail largement dominé par l’économie informelle, valoriser les compétences
acquises en dehors des systèmes éducatifs formels est essentiel pour favoriser l’employabilité,
l’entrepreneuriat et l’inclusion sociale.
La RVA (Reconnaissance, Validation et Accréditation) offre
une réponse adaptée aux défis spécifiques de la région : elle permet d’élargir
l’accès aux certifications professionnelles pour des millions de jeunes et de
travailleurs expérimentés souvent exclus des circuits traditionnels. Dans un
contexte où les besoins en compétences évoluent rapidement, la capacité à
reconnaître l’expérience et les savoir-faire constitue un avantage compétitif décisif.
Cependant, pour réussir, les dispositifs de RVA doivent être
adaptés aux réalités locales : diversité linguistique, importance des
structures communautaires, poids de l’apprentissage artisanal traditionnel. Ils
doivent être construits en concertation étroite avec les acteurs économiques,
éducatifs et sociaux, et s’inscrire dans des politiques publiques
volontaristes.
Le développement de référentiels de compétences modulaires,
la création de passerelles entre apprentissage formel et informel, et
l’appropriation des dispositifs par les acteurs de terrain sont autant de
priorités pour renforcer l’impact de la RVA en Afrique francophone. En misant
sur la reconnaissance de l’apprentissage informel, les pays africains disposent
d’un puissant levier pour transformer la richesse de leurs talents en moteur de
croissance durable.
6 bis. Reconnaître l’apprentissage informel dans une
approche RH moderne et technologique
Dans les Ressources Humaines modernes, la reconnaissance de
l’apprentissage informel ne peut plus se limiter à des approches
traditionnelles. Elle doit impérativement s’adapter aux mutations
technologiques qui redéfinissent la gestion des talents, les parcours
professionnels et l’accès à l’emploi.
La digitalisation des processus de Reconnaissance,
Validation et Accréditation (RVA) constitue aujourd’hui un levier stratégique
pour garantir l’efficacité, la transparence et l’accessibilité de la
reconnaissance des compétences. En s’appuyant sur des plateformes numériques,
des outils d’évaluation en ligne, des certifications digitales et des bases de
données sécurisées, les dispositifs de RVA deviennent plus rapides, plus
fiables et mieux adaptés aux réalités du marché du travail contemporain.
Cette évolution est particulièrement importante en Afrique
francophone, où la jeunesse connectée et les usages mobiles imposent une
transformation des modes de formation et de certification. Les systèmes de
reconnaissance doivent être accessibles sur mobile, compatibles avec des
connexions internet instables, et conçus pour valoriser les compétences dans
une logique de mobilité professionnelle régionale et internationale.
En intégrant l’intelligence artificielle pour analyser les
compétences, en utilisant des badges numériques pour certifier les acquis, ou
encore en exploitant des plateformes interactives pour faciliter les parcours
individualisés, les entreprises et les institutions de formation peuvent
dynamiser l’apprentissage tout au long de la vie et favoriser l'inclusion
économique.
Reconnaître l’apprentissage informel dans une approche RH
moderne, c’est donc conjuguer humanité et technologie :
- Valoriser
l'expérience de terrain,
- Garantir
l’équité et l’accès pour tous,
- Et
offrir à chaque individu des moyens concrets de valoriser ses talents dans
l’économie numérique d’aujourd'hui.
À travers cette démarche, l’Afrique francophone peut bâtir
des écosystèmes d’apprentissage et d’emploi plus agiles, plus inclusifs et
résolument tournés vers l’avenir.
Smart Team va au-delà des fonctionnalités classiques de
gestion RH : il intègre des modules spécifiquement conçus pour soutenir les
démarches de reconnaissance des acquis. À travers une interface intuitive, les
entreprises et institutions peuvent documenter, évaluer et certifier les
compétences informelles de leurs collaborateurs ou bénéficiaires, en toute
transparence et selon des référentiels modulaires adaptés.
La plateforme propose un système flexible d’auto-évaluation,
combiné à aaades outils de validation par des pairs, des formateurs ou des
experts métiers, garantissant ainsi une évaluation robuste et crédible des
savoir-faire acquis sur le terrain. Chaque validation génère des certifications
digitales sécurisées, facilement consultables et partageables, renforçant la
mobilité professionnelle des travailleurs.
Conçue pour fonctionner même dans des environnements
contraints (connexion Internet instable, faible équipement numérique), Smart
Team est adaptée aux réalités africaines. Elle offre une expérience multilingue
et permet une personnalisation des parcours selon les contextes locaux
(artisanat, agriculture, commerce, métiers traditionnels).
En matière de sécurisation des données, Webgram applique des
standards internationaux rigoureux, garantissant la confidentialité des
informations personnelles et la protection des certificats délivrés.
Grâce à Smart Team, les institutions de formation, les
chambres de métiers, les ONG et les entreprises peuvent désormais mettre en
place des démarches de RVA rapides, accessibles et fiables, transformant la
reconnaissance des compétences informelles en levier d’inclusion et de
développement durable.
Avec cette solution innovante, Webgram confirme son
engagement à soutenir la transformation numérique du capital humain africain,
en valorisant l’ensemble des talents, qu'ils soient issus de parcours formels
ou informels.
8. Conclusion
La reconnaissance des apprentissages informels constitue un
levier de transformation économique et sociale pour l’Afrique. En valorisant
les compétences issues de l’expérience, elle favorise l’inclusion
professionnelle, dynamise l’innovation locale, et contribue à la construction
de sociétés plus justes et plus résilientes.
Pour réussir ce pari, il est essentiel de renforcer les
dispositifs de RVA, de mobiliser les acteurs publics et privés autour d'une
vision partagée, et de promouvoir une culture de la reconnaissance des savoirs
issus de l'expérience.
En misant sur cette approche, l’Afrique francophone peut libérer pleinement le potentiel de ses talents, soutenir la croissance inclusive et répondre aux défis du développement durable.