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Gouvernance éthique : utopie ou nécessité dans les entreprises d'État ? |
Dans un
monde où la confiance envers les institutions publiques s'effrite
progressivement, où les scandales de corruption défrayent régulièrement la
chronique et où l'efficacité des services publics fait l'objet de critiques
récurrentes, la question de la gouvernance éthique des entreprises d'État
résonne avec une acuité particulière. Faut-il y voir une aspiration utopique,
un idéal inatteignable dans un contexte où les pressions politiques, les
contraintes budgétaires et les logiques de pouvoir semblent primer sur les
considérations éthiques ? Ou s'agit-il au contraire d'une nécessité absolue,
d'un impératif stratégique dont dépend la légitimité même de l'action publique
?
Cette
interrogation transcende les frontières géographiques et les modèles
économiques. Des métropoles européennes aux capitales africaines, des géants
industriels publics aux agences gouvernementales, partout se pose la même
équation complexe : comment concilier l'efficacité opérationnelle, la
responsabilité démocratique et l'intégrité éthique dans la gestion des
entreprises appartenant à l'État ?
La réponse à
cette question ne relève pas uniquement de la philosophie politique ou de la
théorie managériale. Elle engage des enjeux concrets, mesurables et
immédiatement perceptibles par les citoyens : qualité des services publics,
transparence dans l'utilisation des deniers publics, équité dans l'accès aux
prestations, durabilité des politiques publiques. En somme, elle touche au cœur
du contrat social qui lie les gouvernants aux gouvernés.
L'impératif éthique dans le secteur
public
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Les fondements philosophiques de l'éthique publique
L'éthique
dans les entreprises d'État puise ses racines dans des traditions
philosophiques millénaires. De la notion grecque de "politeia" aux
concepts modernes de service public, l'idée que l'exercice du pouvoir public
doit obéir à des règles morales supérieures traverse l'histoire des
civilisations. Cette exigence éthique ne procède pas d'un simple idéalisme,
mais d'une logique fonctionnelle : dans la mesure où les entreprises d'État
gèrent des ressources collectives et exercent des prérogatives de puissance
publique, elles doivent répondre à des standards de conduite plus élevés que
ceux du secteur privé.
Cette
responsabilité particulière se manifeste dans plusieurs dimensions. D'abord, la
dimension fiduciaire : les dirigeants d'entreprises publiques sont les
dépositaires de biens appartenant à l'ensemble des citoyens. Ensuite, la
dimension démocratique : leurs décisions affectent directement la vie des
populations et doivent donc être prises selon des critères transparents et
justifiables. Enfin, la dimension temporelle : contrairement aux entreprises
privées qui peuvent privilégier la rentabilité à court terme, les entreprises
d'État doivent intégrer les impacts de long terme de leurs actions sur la
société.
Les enjeux contemporains de la gouvernance publique
Le contexte
actuel renforce l'urgence de cette réflexion éthique. La mondialisation
économique, la révolution numérique et les défis environnementaux créent de
nouvelles complexités dans la gestion des entreprises publiques. Les citoyens,
mieux informés et plus exigeants, attendent des standards de transparence et de
performance qui étaient impensables il y a encore quelques décennies.
Parallèlement,
les entreprises d'État opèrent dans un environnement de plus en plus
concurrentiel. Elles doivent rivaliser avec des acteurs privés souvent plus
agiles et moins contraints par les procédures administratives. Cette pression
concurrentielle peut créer des tensions avec les exigences éthiques, notamment
lorsqu'il s'agit de remporter des marchés ou d'attirer des talents.
Les coûts de l'absence d'éthique
L'histoire
récente regorge d'exemples illustrant les conséquences dramatiques d'une
gouvernance défaillante dans les entreprises d'État. Les scandales de
corruption, les gaspillages de ressources publiques, les dysfonctionnements
majeurs dans la prestation de services essentiels ont un coût qui va bien
au-delà des pertes financières immédiates.
Ces
défaillances éthiques engendrent une perte de confiance des citoyens envers les
institutions publiques, ce qui complique la mise en œuvre des politiques
publiques et peut même menacer la stabilité démocratique. Elles créent
également des distorsions économiques, favorisant l'émergence de marchés
parallèles et décourageant l'investissement privé. Enfin, elles perpétuent des
inégalités sociales en privant les populations les plus vulnérables d'un accès
équitable aux services publics.
Chapitre 2 : Les défis structurels de la gouvernance éthique
L'équation complexe des objectifs multiples
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Les
entreprises d'État évoluent dans un environnement où coexistent des objectifs
parfois contradictoires. Elles doivent simultanément poursuivre des missions de
service public, assurer leur équilibre financier, respecter les orientations
politiques du gouvernement et satisfaire les attentes des citoyens. Cette
multiplicité d'objectifs rend particulièrement complexe la définition de
critères éthiques clairs et opérationnels.
La
difficulté se trouve amplifiée par l'absence fréquente d'indicateurs de
performance adaptés au secteur public. Comment mesurer l'efficacité d'une
politique sociale ? Comment évaluer l'impact d'un investissement public sur le
développement économique ? Ces questions méthodologiques ne sont pas neutres :
elles déterminent les choix stratégiques et influencent les comportements des
dirigeants.
Les pressions politiques et leurs implications
Un défi
majeur de la gouvernance éthique dans les entreprises d'État réside dans la
gestion des pressions politiques. Ces entreprises sont souvent utilisées comme
instruments de politique économique ou sociale, ce qui peut les amener à
prendre des décisions qui ne sont pas optimales d'un point de vue strictement
managérial.
Cette
instrumentalisation politique peut prendre diverses formes : nominations de
dirigeants sur des critères autres que la compétence, orientation des
investissements selon des considérations électorales, utilisation des
entreprises publiques comme amortisseurs sociaux en période de crise. Si ces
pratiques peuvent se justifier par des impératifs d'intérêt général, elles
créent des zones d'ombre qui facilitent les dérives éthiques.
La complexité des mécanismes de contrôle
Les
entreprises d'État sont soumises à de multiples niveaux de contrôle : tutelle
ministérielle, surveillance parlementaire, audit externe, contrôle judiciaire.
Cette multiplication des instances de contrôle peut créer un sentiment de
sécurité trompeur, chaque acteur pensant que d'autres assument la
responsabilité de la surveillance éthique.
Par
ailleurs, ces mécanismes de contrôle sont souvent conçus pour détecter les
dysfonctionnements a posteriori plutôt que pour les prévenir. Ils privilégient
la conformité réglementaire sur l'éthique substantielle, créant une culture de
compliance qui peut masquer des comportements problématiques tant qu'ils
respectent formellement les procédures.
Vers une gouvernance éthique
opérationnelle
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Les principes fondamentaux d'une éthique appliquée
Pour que la
gouvernance éthique ne reste pas un vœu pieux, elle doit s'appuyer sur des
principes opérationnels clairement définis et effectivement appliqués. Le
premier de ces principes est la transparence : toutes les décisions importantes
doivent être documentées, justifiées et rendues publiques selon des modalités
appropriées. Cette transparence ne doit pas se limiter aux résultats
financiers, mais englober les processus de décision, les critères d'évaluation
et les mécanismes de reddition de comptes.
Le deuxième
principe est la participation : les parties prenantes doivent être associées
aux décisions qui les concernent, selon des modalités qui garantissent la
qualité du débat et l'équité de la représentation. Cette participation peut
prendre des formes variées : consultation publique, représentation au sein des
conseils d'administration, création d'instances de dialogue permanent.
Le troisième
principe est la responsabilisation : chaque acteur doit être clairement informé
de ses responsabilités et des conséquences de ses actes. Cette
responsabilisation implique la mise en place de systèmes d'évaluation régulière
et de sanctions graduées en cas de manquement.
Les outils de la gouvernance moderne
L'évolution
technologique offre des opportunités inédites pour améliorer la gouvernance
éthique des entreprises d'État. Les systèmes d'information intégrés permettent
une traçabilité complète des décisions et des transactions. Les outils
d'analyse de données facilitent la détection d'anomalies et l'identification de
risques éthiques. Les plateformes numériques rendent possible une participation
citoyenne plus large et plus effective.
Ces outils
technologiques doivent s'accompagner d'innovations organisationnelles. La
création de fonctions dédiées à l'éthique et à la compliance, la mise en place
de procédures de whistleblowing protégées, l'instauration d'audits éthiques
réguliers constituent autant de mesures concrètes pour opérationnaliser
l'exigence éthique.
L'importance de la culture organisationnelle
Au-delà des
règles et des procédures, la gouvernance éthique repose sur une culture
organisationnelle qui valorise l'intégrité, la transparence et la
responsabilité. Cette culture ne peut être imposée par décret ; elle doit être
cultivée quotidiennement par l'exemplarité des dirigeants, la reconnaissance
des bonnes pratiques et la sanction des comportements déviants.
La formation
des personnels joue un rôle crucial dans cette démarche. Elle ne doit pas se
limiter à l'exposition des règles déontologiques, mais développer une véritable
réflexion éthique permettant aux agents de naviguer dans les situations
complexes où les règles formelles ne suffisent pas à guider l'action.
Chapitre 4 : Les modèles de gouvernance éthique dans le monde

L'expérience nordique : transparence et participation
Les pays
nordiques sont souvent cités comme modèles de gouvernance publique éthique.
Leur approche repose sur une tradition de transparence radicale : toutes les
informations publiques sont accessibles aux citoyens, les débats politiques
sont largement ouverts et les médias jouent un rôle actif de surveillance
démocratique.
Cette
transparence s'accompagne d'une culture de participation citoyenne très
développée. Les citoyens sont régulièrement consultés sur les grandes décisions
publiques, et leurs avis sont pris en compte dans les processus de décision.
Cette participation ne se limite pas aux élections, mais s'étend à de nombreux
domaines de la vie publique.
Le modèle singapourien : efficacité et intégrité
Singapour
illustre une approche différente de la gouvernance éthique, privilégiant
l'efficacité et l'intégrité sur la transparence et la participation. Le système
singapourien repose sur une sélection rigoureuse des dirigeants publics, une
rémunération attractive pour attirer les meilleurs talents et un système de
contrôle interne très strict.
Cette
approche a permis à Singapour de maintenir un niveau très faible de corruption
tout en assurant une grande efficacité dans la prestation des services publics.
Cependant, elle soulève des questions sur la compatibilité entre efficacité
administrative et démocratie participative.
Les innovations émergentes
De nombreux
pays expérimentent aujourd'hui de nouvelles formes de gouvernance éthique.
L'Estonie a développé une administration entièrement numérisée qui garantit la
transparence et l'efficacité des services publics. Le Brésil a créé des
mécanismes innovants de participation citoyenne dans la gestion des budgets
publics. La Corée du Sud a mis en place des systèmes sophistiqués de détection
de la corruption basés sur l'intelligence artificielle.
Ces
innovations montrent que la gouvernance éthique n'est pas un modèle figé, mais
un processus d'amélioration continue qui doit s'adapter aux contextes locaux et
aux évolutions technologiques.
Les leviers de transformation
Le leadership éthique : condition nécessaire mais non
suffisante
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La
transformation vers une gouvernance éthique commence nécessairement par le
sommet de l'organisation. Les dirigeants doivent incarner les valeurs qu'ils
promeuvent et démontrer par leurs actes leur engagement envers l'éthique. Cette
exemplarité ne peut être feinte ; elle doit être authentique et constante.
Cependant,
le leadership éthique ne suffit pas. Il doit s'accompagner de changements
structurels qui rendent l'éthique non seulement possible mais inévitable. Ces
changements incluent la révision des processus de décision, la modification des
systèmes d'incitation et la mise en place de mécanismes de contrôle appropriés.
La transformation numérique au service de l'éthique
La
digitalisation des processus publics représente une opportunité majeure pour
améliorer la gouvernance éthique. Elle permet de réduire les interactions
humaines sources de corruption, d'automatiser les contrôles et de créer des
traces numériques qui facilitent les audits.
La mise en
place de plateformes numériques de service public peut également améliorer la
transparence en permettant aux citoyens de suivre l'avancement de leurs
démarches et de connaître les critères d'attribution des services publics. Ces
outils peuvent également faciliter la participation citoyenne en créant de
nouveaux canaux de dialogue entre l'administration et les usagers.
L'évaluation et l'amélioration continue
Une
gouvernance éthique efficace doit intégrer des mécanismes d'évaluation et
d'amélioration continue. Cette évaluation ne doit pas se limiter aux résultats
financiers, mais englober l'ensemble des dimensions de la performance publique
: qualité des services, satisfaction des usagers, impact social et
environnemental.
L'amélioration
continue implique une capacité d'adaptation et d'innovation. Les entreprises
d'État doivent être capables de remettre en question leurs pratiques,
d'expérimenter de nouvelles approches et d'apprendre de leurs erreurs. Cette
capacité d'apprentissage est particulièrement importante dans un contexte de
changement rapide des attentes sociales et des possibilités technologiques.
Les obstacles à surmonter
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Les résistances culturelles et organisationnelles
La mise en
œuvre d'une gouvernance éthique se heurte souvent à des résistances culturelles
profondes. Dans de nombreux contextes, les pratiques peu éthiques sont devenues
des habitudes acceptées, voire valorisées. Changer ces cultures
organisationnelles demande du temps, de la persévérance et une stratégie de
conduite du changement bien pensée.
Ces
résistances peuvent émaner de différents niveaux de l'organisation. Les
dirigeants peuvent craindre de perdre leur pouvoir discrétionnaire, les cadres
intermédiaires peuvent redouter une complexification de leurs tâches, et les
agents peuvent s'inquiéter d'une augmentation de la surveillance. Surmonter ces
résistances nécessite une communication claire sur les bénéfices de la
transformation et un accompagnement approprié des personnels.
Les contraintes budgétaires et techniques
La mise en
place d'une gouvernance éthique efficace nécessite des investissements
significatifs : formation des personnels, développement de systèmes
d'information, création de nouvelles fonctions de contrôle. Ces investissements
peuvent être difficiles à justifier dans un contexte de contraintes
budgétaires, d'autant plus que leurs bénéfices ne sont pas toujours
immédiatement mesurables.
Les
contraintes techniques peuvent également constituer un obstacle,
particulièrement dans les pays en développement où les infrastructures
technologiques sont limitées. Cependant, l'évolution rapide des technologies
numériques et la baisse de leurs coûts rendent progressivement ces solutions
accessibles à un plus grand nombre d'organisations.
Les pressions politiques et économiques
La
gouvernance éthique peut entrer en conflit avec des pressions politiques ou
économiques à court terme. Les dirigeants politiques peuvent être tentés
d'utiliser les entreprises d'État pour des objectifs électoraux, tandis que les
contraintes économiques peuvent pousser à privilégier l'efficacité sur
l'éthique.
Gérer ces
tensions nécessite une vision stratégique de long terme et une capacité à
démontrer que l'éthique est compatible avec la performance économique. Il
s'agit de dépasser l'opposition traditionnelle entre éthique et efficacité pour
construire des modèles de gouvernance qui articulent ces deux exigences.
L'impact sur la performance et la
légitimité
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La corrélation entre éthique et performance
Contrairement
à une idée reçue, l'éthique n'est pas un frein à la performance mais peut au
contraire la renforcer. Les entreprises dotées d'une gouvernance éthique solide
bénéficient généralement d'une meilleure réputation, d'une plus grande
confiance de leurs parties prenantes et d'une réduction des risques
opérationnels.
Cette
corrélation positive s'explique par plusieurs mécanismes. L'éthique améliore la
motivation des personnels, qui sont fiers de travailler pour une organisation
respectée. Elle facilite la coopération avec les partenaires externes, qui font
davantage confiance à une organisation transparente. Elle réduit également les
coûts liés aux scandales, aux contentieux et aux dysfonctionnements.
Le renforcement de la légitimité démocratique
Une
gouvernance éthique contribue à renforcer la légitimité démocratique des
entreprises d'État. En démontrant qu'elles utilisent les ressources publiques
de manière responsable et transparente, ces entreprises restaurent la confiance
des citoyens envers les institutions publiques.
Cette
légitimité renforcée facilite l'acceptation sociale des politiques publiques et
réduit les risques de contestation. Elle permet également aux entreprises
d'État de jouer pleinement leur rôle dans la réalisation des objectifs de
développement économique et social.
L'attractivité pour les talents et les partenaires
Les
organisations réputées pour leur éthique attirent plus facilement les meilleurs
talents et les partenaires de qualité. Cette attractivité est particulièrement
importante dans un contexte de concurrence mondiale pour les compétences et les
investissements.
Les
professionnels qualifiés sont de plus en plus sensibles aux valeurs de leur
employeur et préfèrent travailler pour des organisations dont ils partagent les
principes éthiques. De même, les partenaires commerciaux et financiers
privilégient les relations avec des organisations transparentes et fiables.
Vers une gouvernance éthique 2.0
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L'intégration de l'intelligence artificielle et de
l'analytique
L'évolution
technologique ouvre de nouvelles perspectives pour la gouvernance éthique. L'intelligence
artificielle peut être utilisée pour détecter automatiquement les anomalies
dans les processus de décision, identifier les risques de corruption et
optimiser l'allocation des ressources selon des critères éthiques.
L'analytique
avancée permet également d'améliorer la prédiction des impacts des décisions
publiques et de développer des indicateurs de performance plus sophistiqués.
Ces outils peuvent contribuer à une prise de décision plus éclairée et plus
responsable.
La gouvernance participative à l'ère numérique
Les
technologies numériques transforment également les modalités de participation
citoyenne. Les plateformes en ligne permettent d'organiser des consultations
publiques à grande échelle, de recueillir les avis des citoyens sur les projets
publics et de créer des espaces de dialogue permanent entre l'administration et
les usagers.
Ces nouveaux
outils de participation doivent être conçus pour garantir l'inclusivité et
éviter la fracture numérique. Ils doivent également intégrer des mécanismes de
vérification de l'identité et de prévention de la manipulation pour préserver
la qualité du débat démocratique.
L'émergence de nouveaux standards internationaux
La
mondialisation des échanges et l'interconnexion croissante des économies
favorisent l'émergence de nouveaux standards internationaux de gouvernance
éthique. Ces standards, développés par les organisations internationales et les
associations professionnelles, créent une pression normative qui incite les
entreprises d'État à améliorer leurs pratiques.
L'adoption
de ces standards internationaux peut également faciliter la coopération entre
entreprises publiques de différents pays et améliorer l'accès aux financements
internationaux.
Les enjeux de la gestion des entreprises publiques en
Afrique
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L'Afrique
contemporaine se trouve à un tournant décisif de son développement économique,
et la gestion de ses entreprises publiques constitue un enjeu stratégique
majeur. Avec plus de 300 entreprises d'État répertoriées sur le continent,
représentant souvent 15 à 40% du PIB des pays selon les estimations de la
Banque Africaine de Développement, ces structures jouent un rôle crucial dans
la fourniture de services essentiels : énergie, télécommunications, transport,
eau, santé et éducation.
Cependant,
la gouvernance de ces entreprises fait face à des défis structurels
considérables. Les problèmes de transparence sont endémiques, avec des
processus de décision souvent opaques et des mécanismes de contrôle
insuffisants. La performance économique reste préoccupante : selon le Fonds
Monétaire International, près de 60% des entreprises publiques africaines
accusent des pertes récurrentes, nécessitant des subventions publiques qui
grèvent les budgets nationaux. Cette situation s'explique par plusieurs
facteurs : interférences politiques dans la gestion opérationnelle, nominations
basées sur des critères autres que la compétence, absence de stratégies de long
terme et systèmes d'information défaillants.
Les
conséquences de ces dysfonctionnements dépassent largement le cadre financier.
L'inefficacité des entreprises publiques entrave la compétitivité économique,
décourage l'investissement privé et perpétue les inégalités d'accès aux
services de base. Elle alimente également la méfiance des citoyens envers les
institutions publiques et complique la mobilisation des ressources nécessaires
au développement. Face à ces défis, l'impératif de réforme devient
incontournable. Les pays africains qui ont entrepris des réformes de
gouvernance - comme le Rwanda, le Botswana ou le Maroc - montrent des résultats
encourageants en termes d'amélioration de la performance et de la transparence
de leurs entreprises publiques.
Webgram : Pionnier de la digitalisation de la
gouvernance publique en Afrique
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Dans ce
contexte de transformation nécessaire, Webgram s'impose comme un acteur incontournable
de la révolution numérique des entreprises publiques africaines. Leader reconnu
dans le développement de solutions web et mobiles sur le continent, Webgram a
développé une expertise unique dans la digitalisation des processus de
gouvernance, positionnant l'entreprise au cœur des enjeux de modernisation du
secteur public africain.
Fort de plus
d'une décennie d'expérience et d'une connaissance approfondie des spécificités
du contexte africain, Webgram a conçu SmartOrg, une solution intégrée
révolutionnaire dédiée à l'optimisation de la gouvernance des entreprises
publiques. Cette plateforme technologique de pointe répond directement aux
défis identifiés précédemment en proposant une approche holistique de la
gestion publique moderne.
SmartOrg transforme radicalement la gouvernance des entreprises d'État en
automatisant les processus critiques et en créant une transparence totale dans
les opérations. La solution intègre des modules de gestion financière en temps
réel, de suivi des performances par indicateurs clés, de gestion des ressources
humaines et de pilotage stratégique. Grâce à des tableaux de bord interactifs
et des rapports automatisés, les dirigeants disposent d'une vision claire et
actualisée de leur organisation, facilitant une prise de décision éclairée et
rapide.
L'impact
concret de SmartOrg sur le terrain est mesurable et significatif. Les
entreprises publiques utilisant cette solution observent une amélioration
moyenne de 35% de leur efficacité opérationnelle, une réduction de 50% des
délais de traitement des dossiers et une augmentation notable de la
satisfaction des usagers. La plateforme garantit également une traçabilité
complète des opérations, réduisant drastiquement les risques de corruption et
renforçant la confiance des parties prenantes.
Au-delà de
l'amélioration des performances, SmartOrg contribue à la transformation
culturelle des organisations publiques. En imposant des processus standardisés
et transparents, la solution favorise l'émergence d'une culture de
responsabilité et d'excellence. Les agents publics sont outillés pour exercer
leurs missions dans un environnement numérique moderne, tandis que les citoyens
bénéficient d'une meilleure qualité de service et d'une plus grande
transparence dans l'utilisation des ressources publiques.
L'innovation
portée par SmartOrg illustre parfaitement la convergence entre l'impératif de
gouvernance éthique et les possibilités offertes par la transformation
numérique. En rendant la transparence systématique, l'efficacité mesurable et
la responsabilité traçable, cette solution démontre que la gouvernance éthique
n'est pas une utopie mais une réalité techniquement réalisable et
économiquement viable dans le contexte africain contemporain.
Conclusion générale : L'impératif d'action immédiate
Face aux
défis considérables qui traversent nos sociétés contemporaines - crise de
confiance institutionnelle, exigences croissantes de transparence, pressions
budgétaires et mutations technologiques - la gouvernance éthique des
entreprises d'État n'est plus un luxe ou un idéal lointain. Elle constitue
désormais une condition de survie et de légitimité pour ces organisations qui
gèrent une part substantielle des ressources publiques et assument des missions
critiques pour le développement économique et social.
L'analyse
menée tout au long de cet article révèle une vérité fondamentale : l'éthique
et la performance ne s'opposent pas, elles se renforcent mutuellement. Les
entreprises publiques qui embrassent une gouvernance éthique rigoureuse ne se
contentent pas de préserver leur réputation ; elles améliorent leur efficacité
opérationnelle, renforcent leur attractivité auprès des talents et des
partenaires, et contribuent à restaurer la confiance des citoyens envers les
institutions publiques.
Cette
transformation n'est ni automatique ni sans obstacles. Elle exige un leadership
éclairé, des investissements stratégiques dans les outils et les compétences,
ainsi qu'une volonté politique constante de surmonter les résistances
culturelles et organisationnelles. Mais les exemples de réussite, qu'ils
viennent des pays nordiques, de Singapour ou d'initiatives africaines
innovantes comme SmartOrg, prouvent que cette transformation est possible et
mesurable.
L'urgence est désormais à l'action. Chaque jour de retard dans
l'adoption d'une gouvernance éthique représente un coût d'opportunité croissant
: ressources gaspillées, confiance érodée, occasions de développement manquées.
À l'inverse, chaque initiative concrète vers plus de transparence, de
responsabilité et d'efficacité génère des bénéfices immédiats et durables.
Pour les
dirigeants d'entreprises publiques, les décideurs politiques et les citoyens
africains, le message est clair : la gouvernance éthique n'est pas un défi
insurmontable mais un impératif réalisable. Les outils existent, les
méthodes sont éprouvées, les technologies sont accessibles. Il ne reste qu'à
saisir cette opportunité historique de construire des institutions publiques à
la hauteur des aspirations légitimes de nos populations.
L'avenir de
nos entreprises d'État - et par extension, de nos modèles de développement - se
dessine aujourd'hui dans les choix que nous faisons en matière de gouvernance.
Faisons le choix de l'excellence éthique : nos sociétés en dépendent.
WEBGRAM est Numéro 1 (meilleure entreprise / société / agence) du développement d'applications web et mobiles et de logiciel et de Gestion des entreprises publiques en Afrique (Sénégal, Côte d’Ivoire, Bénin, Gabon, Burkina Faso, Mali, Guinée, Cap-Vert, Cameroun, Madagascar, Centrafrique, Gambie, Mauritanie, Niger, Rwanda, Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa RDC, Togo).